« Les Désaxés » sont prêts à se dévoiler : musique, danse, chant et arts numériques s’entortillent ensemble sur le thème des terres étrangères : errances mélancoliques, chemins inexplorés, rencontres improbables, exils intérieurs... L’Odyssée à Eybens en co-accueil avec La Rampe/La Ponatière d’Echirolles nous programme le 7 novembre 2024 à 20H. Ce joli théâtre nous a ouvert les bras deux années de suite pour les résidences de ce spectacle. Nous mesurons la chance d’y être en création, de partager des temps avec les élèves du conservatoire de musique et de danse attenant au théâtre. Ce spectacle est aussi soutenu dans le cadre des « Escapades dansées ».
Les Désaxés sont aussi un hommage au duo que nous formons avec Arash Sarkechik, compositeur et compagnon de route depuis plus de dix ans. La musique a toujours eu une place primordiale dans mes créations avec des mixités sonores : électro, groove, jazz alternatif, influences musicales du monde et le chant.
« Modèle Parfait », création prévue à l’automne 2025, démarre en janvier 2024 ces temps de répétitions. Il questionne le sujet terrible de la discrimination envers les personnes en situation de surpoids ou d’obésité. «L’obésité, ne pouvant prétendre à la norme corporelle, se trouverait de fait exclue de toute possibilité du beau, écrit Philippe Cornet. Et plus le corps s’éloigne de cette idée de « canon de beauté », plus le risque de stigmatisation croît ». Déconsidérer les autres, les humilier, les faire souffrir du fait de leur différence ? Ce spectacle sera constitué d’un groupe de danseurs professionnels et amateurs qui seront eux-mêmes en situation de surpoids. Ce projet entonne déjà beaucoup de réactions et réflexions : ce sera un grand combat !
Bien sûr, nous continuons à actionner le levier de notre répertoire avec « Pièce à vivre » et « Nous ne sommes pas des oiseaux - Opus#1 », nos spectacles fétiches, ouverts sur l’extérieur et leur capacité à créer du lien avec les publics les plus éloignés. Leurs thèmes respectifs, le désir de liberté et la cuisine de la création sont plus que fondateurs dans une société de plus en plus axée sur la haine de l’autre et la régression des libertés.
La médiation a toujours été notre cheval de bataille et nous irons avec l’équipe, encore cette saison, envahir les lieux où sont les enfants, petits et grands afin d’échanger avec eux par le biais du mouvement dansé, du regard sur les autres, dans une démarche d’inventions et de créativité. Les danses contemporaines étant aujourd’hui multiples, généreuses, ingénieuses de croisements, nous danserons dans cette mixité qui interpelle et responsabilise.
Mon engagement auprès des apprentis de l’ENC Shems’y de Salé au Maroc reste intact, passionnée toujours autant par leur combat dans les agrès de cirque à exprimer leurs émotions. Cette école est depuis 15 ans le lieu de belles rencontres artistiques européennes et africaines et il est heureux d’observer les chemins professionnels pris par les diplômés, leur pugnacité à développer les arts du cirque et de la danse dans leur pays et à l’étranger. Toujours au Maroc, j’ai eu le plaisir d’apporter l’art du mouvement aux élèves de l’école équestre de Ain Atiq / Amesip, cette année avec Éric Gauthier, metteur en scène du spectacle « Les cavaliers de la lune » créé pour le Festival Karacena 2024. Je souhaite bonne chance à ce groupe de futurs voltigeurs professionnels pour une tournée inédite ensuite dans leur pays !